- Accueil
- Publications et statistiques
- Publications
- Les engagements climatiques des institut...
Les engagements climatiques des institutions financières françaises
Lors de la réunion de la Place de Paris du 2 juillet 2019 présidée par Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie et des Finances, les institutions financières françaises avaient pris une série d’engagements en faveur de la lutte contre le changement climatique et de l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050. À cette occasion, l’ACPR et l’AMF avaient annoncé la mise en œuvre d’un dispositif de suivi et d’évaluation de ces engagements en s’appuyant sur leurs commissions consultatives Climat et finance durable (CCFD), couvrant, pour l’ACPR, les secteurs de la banque et de l’assurance et, pour l’AMF, ceux de la gestion d’actifs, des activités de marché et des émetteurs.
Ce rapport commun des autorités rend compte des premiers travaux effectués dans le cadre de ce suivi et de cette évaluation. Ils ont été menés sur la base des informations publiques disponibles et de questionnaires envoyés aux principaux acteurs de la Place (9 banques, 17 assureurs et 20 sociétés de gestion), complétés par de nombreux échanges bilatéraux et des analyses réalisées à partir de données internes aux deux autorités.
Ce premier exercice permet de dresser plusieurs constats.
En premier lieu, celui d’une prise de conscience, assez largement partagée, de la responsabilité du secteur financier dans la lutte contre le changement climatique, des risques liés, ainsi que du rôle-clé de la finance pour accompagner les entreprises dans leur transition vers une activité moins carbonée. Les engagements pris lors de la déclaration du 2 juillet 2019 ont été également accompagnés d’un renforcement des informations fournies, là encore de façon volontaire, par le secteur financier français vis-à-vis du risque climatique, en prenant appui -pour certains acteurs- sur les recommandations de la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD). En outre, la totalité des banques, des assurances et la plupart des sociétés de gestion analysées dans ce rapport ont publié une politique de désengagement du charbon thermique, en raison de la contribution importante de ce secteur au réchauffement climatique. Les politiques « charbon » des acteurs de la Place font l’objet d’un chapitre spécifique dans ce rapport, qui avait d’ailleurs donné lieu à une première publication commune des deux autorités le 29 octobre 2020 et montrant une exposition de la Place financière française significativement inférieure à 1 % du total des actifs concernés pour chaque secteur. Ces politiques constituent un premier pas nécessaire à la mobilisation des acteurs financiers vers une économie bas-carbone, et distinguent bien souvent les acteurs français de leurs homologues. Elles restent néanmoins insuffisantes en tant que telles face à l’enjeu climatique.
Les engagements pris, les politiques mises en place et l’information fournie doivent encore progresser. Certains aspects des engagements des établissements doivent être précisés et clarifiés, en particulier s’agissant des moyens mis en œuvre pour suivre et atteindre les objectifs définis. La plupart des acteurs doivent par ailleurs poursuivre les efforts engagés pour mieux intégrer les facteurs climatiques dans leur stratégie d’ensemble, un constat qui ressort aussi de l’analyse menée sur les rapports TCFD des acteurs français de l’échantillon. Ces précisions permettront aux établissements financiers non seulement de mieux apprécier le « risque climat » et les moyens mis en œuvre pour y répondre, mais également d’accroître la transparence des informations communiquées au public et aux investisseurs.
Les objectifs visés restent toutefois aujourd’hui tributaires de méthodes et d’approches encore fragiles et peu harmonisées, qui rendent les analyses et les comparaisons difficiles. Tant la collecte de données que leur traitement reposent souvent sur des compréhensions différentes et des indicateurs qui peuvent varier significativement. C’est pourquoi les méthodologies à partir desquelles les politiques des établissements sont construites doivent aujourd’hui converger vers davantage d’homogénéité et, donc, de comparabilité. Les fédérations professionnelles, mais aussi les superviseurs et, de façon plus large, les pouvoirs publics pourront accompagner les établissements afin d’aboutir notamment à une convergence des méthodes utilisées pour la mesure des expositions. Ce travail collectif permettra aussi d’être mieux à même d’évaluer l’ambition des engagements pris.
Télécharger le rapport
Mise à jour le 23 Avril 2025